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798, phare pékinois de l’art chinois

Par Alexis Hooi(China Daily) 02-07-2019

798, phare pékinois de l’art chinois

Un mur de la zone d’art 798 orné de graffiti. [Zou Hong/China Daily]

La cheminée qui s’élève derrière la façade rouge refaite en stuc du centre d’art contemporain Ullens (Ullens Center for Contemporary Art, ou UCCA), dans la « zone d’art 798 », quartier artistique de Pékin, est ce qui reste de l’usine qui occupait initialement l’endroit et désigne les racines industrielles de l’endroit.

Les cloisons du rez-de-chaussée du musée nouvellement rénové ont été démolies pour ne laisser que quelques piliers de soutènement et des cloches de verre permettant aux visiteurs de voir les diverses activités dans tout le complexe.

« Il s’agit d’augmenter les rapports, d’abattre des cloisons », dit Philip Tinari, le responsable et directeur général du musée.

Les tout derniers aménagements de l’institution, qui est au cœur du quartier d’art, traduisent la transformation de la zone qui, d’un repère d’artistes, est devenue un centre international des arts.

Pour de nombreux membres de la communauté artistique, elle est aujourd’hui considérée comme un témoin de la montée en importance mondiale de l’art contemporain chinois. Le célèbre quartier d’art devient également symbolique de la confiance croissante que manifeste l’identité culturelle chinoise, et de son influence grandissante.

La zone « a commencé comme un endroit où les artistes, à Pékin, pouvaient avoir accès à des studios et des espaces d’exposition abordables », explique Paul Gladston, professeur d’art contemporain à l’université New South Wales à Sydney.

« Le prestige de 798 en tant que pôle artistique international est le fruit du hasard et de sa situation géographique plus que le résultat d’une planification minutieuse sur le long terme. Il a cependant engendré de nombreux quartiers artistiques soutenus par des fonds publics ou privés dans toute la Chine et qui, entre autres choses, favorisent le développement urbain et le développement des activités culturelles ».

M. Gladston ajoute cependant que « l’importance symbolique de 798 en tant que jalon de l’ouverture culturelle accrue de la Chine n’en demeure pas moins ».

Depuis les premiers temps où elle a pris de l’importance auprès de sa communauté d’artistes au début des années 2000, la zone d’art 798 dans le district de Chaoyang de la capitale s’est agrandie et s’étend sur près de 300 000 mètres carrés, comprenant plus de 500 studios, galeries, institutions et établissements culturels connexes représentant 25 pays et régions, selon le comité administratif local.

798, phare pékinois de l’art chinois

Un mur de la zone d’art 798 orné de graffiti. [Zou Hong/China Daily]

La commercialisation croissante du quartier, doté de restaurants, de cafés, de librairies et de boutiques, contribue également à en faire l’une des principales attractions de Pékin.

Pour développer ses institutions artistiques, la zone a adopté une démarche collaborative, présentée comme un mélange d’encadrement public et d’orientation entrepreneuriale. Le directeur de l’UCCA, M. Tinari, estime que cette démarche a débouché sur la gestion réussie d’un quartier culturel qui, ajoute-t-il, est envié par de nombreuses villes chinoises aux prises avec la reconversion de leurs propres structures industrielles.

Pour Wang Yanling responsable de la société Beijing Sevenstar Huadian Science and Technology Group Cie, qui gère la zone, le fait que 798 est le lieu de la plus forte concentration d’institutions d’art contemporain en Chine, constitue une plateforme d’influence chinoise sans égale sur le terrain de la présence internationale. Pékin est aujourd’hui l’une des cinq premières villes mondiales en matière d’art contemporain, affirme-t-il.

La seule année passée, la zone a attiré plus de 8,08 millions de visiteurs nationaux et étrangers, dont des chefs d’État et autres dignitaires, fait remarquer M. Wang. « La zone d’art 798 est un pilier cultuel, compte tenu de l’influence mondiale croissante de l’art contemporain chinois et de son rôle grandissant dans le dialogue entre l’Orient et l’Occident ».

M. Tinari, dont le centre UCCA s’est agrandi depuis sa fondation en 2007 pour voir aujourd’hui ses effectifs atteindre environ 1 400 membres, considère que la zone joue un rôle clé dans l’impact mondial de l’art contemporain chinois.

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