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Un mirage qui devient réalité

Par Erik Nilsson(China Daily) 26-04-2019

Un mirage qui devient réalité

La source du Croissant de Lune (aussi appelée la source de Yueya) apparaît comme un mirage au milieu des dunes de Mingsha (les dunes de Sable Chantant, littéralement « les sables qui chantent »). [Erik Nilsson/China Daily]

La ville de Dunhuang, située sur la route de la soie, est une oasis façonnée par les aléas du temps qui a survécu et prospéré dans le désert pendant des millénaires. Cet asile archaïque dans l'une des zones les plus arides de la planète a donné naissance à une implantation internationale dans la terre de personne et continue de séduire des voyageurs du monde entier.

Dunhuang apparaît comme si un mirage devient réalité – une oasis, un îlot d’eau dans une marée de sable. Des chameaux servirent à l’époque ancienne des cargos flottant dans les dunes qui s’écrasent comme des vagues dans l’océan de la terre asséchée. Ce refuge fut ainsi construit au croisement de soif pour l'eau et de faim pour le commerce.

Non seulement les êtres humains pourraient-ils survivre sur la terre en friche, mais les échanges transfrontaliers pourraient s’épanouir par conséquent.

Dunhuang fut née à partir des sources et devint un centre commercial reliant l’Orient et l’Occident, une garnison régionale et un endroit de pèlerinage pour les bouddhistes.

Aujourd'hui, la ville dans la province du Gansu (nord-ouest de la Chine) connaît une relance dopée par l’initiative « la Ceinture et la Route ».

Des touristes s’aventurent dans le désert en bordure de la ville – et cette bordure, visionnée depuis les dunes, est abrupte. Des peupliers dominent un côté de la route, séparant la ville des dunes stériles. Il n’existe aucun passage entre les grands arbres et le sable pur.

Ils arpentent à dos de chameaux à travers les monticules de sable qui ondulent comme le bosses des bêtes chargées dans la région désertique de 200 kilomètres carrés.

D’autres optent pour des voitures plutôt que des pattes et font une virée en buggy ou véhicule tout terrain. Ils peuvent également descendre des pentes sableuses en luge de bamboo ou survoler le paysage vallonné en planeur d’hélicoptère.

La source du Croissant de Lune apparaît comme si c’est un reflet du ciel miroitant sur la terre. L’éclat du bleu vif qui strie le sable jaunâtre et les arbres au bord de l’eau paraissent comme une illusion.

L’étendue d’eau est entourée des dunes de Sable Chantant, dont le nom vient du son que font les grains de sable lorsque le vent s'y engouffre.

Un mirage qui devient réalité

Les grottes de Mogao abritent un ensemble de grottes creusées dans les montagnes plus d’un millénaire et ornées de fresques et de sculptures bouddhistes. [Erik Nilsson/China Daily]

Aux alentours de la ville se trouvent l’héritage de la route de la soie littéralement creusé dans la paroi rocheuse – les grottes de Mogao.

Une légende locale relate que le moine bouddhiste Yue Zun s’assit sous la lumière de soleil dans une chaleur accablante, admirant le feng shui exceptionnel, en 336 apr. J.-C. Il décida de creuser une demeure au point où le soleil se coucha derrière la crête.

D’autres ont emboîté le pas pendant le millénaire suivant, sculpant une fourmilière de cavernes habitées par des aristocrates, des réfugiés et des moines.

Des centaines de cabanes servent en tant que capsules historiques inattendues car elles ont été taillées, au sens le plus réél, par les périodes durant lesquelles ils étaient creusées et renovées.

Les statues et fresques vénèrent pas seulement le Bouddha mais témoignent aussi des échanges entre la Chine et des dizaines de nations à l’ouest.

Les grottes abritaient également la plus grande collection de documents historiques trouvés le long de la route de la soie – 40 000 pièces écrits et œuvres d’art en plusieurs langues de plusieurs siècles conservés dans un passage caché derrière un faux mur.

Des fresques de la dynastie des Wei de l’ouest (535-556) et des sculptures murales de la dynastie des Qing (1644-1911) dans la grotte n° 249 représentent l’interaction des Indiens avec les groupes ethniques locaux. Un Bouddha portant une robe style grec se tient à côté d’un dieu hindou à 13 têtes et un corps serpentin.

Dans la grotte n° 292 de la dynastie des Sui (581-618), une Bouddha en vêtements persians teints avec des pigments afghans plus précieux que l’or à l’époque.

Les fresques de la grotte n° 323 racontent l’origine de la route de la soie en décrivant les voyages de l’envoyé Zhang Qian, dont les explorations vers l’ouest il y a plus de 2 000 ans ont mené à la création de la route commerciale.

Un mirage qui devient réalité

Des touristes se promènent à dos de chameaux pour explorer le désert. [Erik Nilsson/China Daily]

Le trésor de richesses historiques de Mogao en fait une grotte archéologique d’Aladdin. (En fait, l’histoire d'Aladdin, ou La Lampe merveilleuse s’est passée dans la capitale désertique d’un royaume de la Chine antique, non spécifiée, plutôt qu’au Moyen-Orient, comme on le croit généralement.)

L’héritage de Dunhuang en tant que carrefour des civilisations a survécu au-delà des sièces de la route de la soie.

Et le patrimoine s’épanouirait davantage avec l’initiative « la Ceinture et la Route », notamment après le deuxième Forum de « la Ceinture et la route » pour la coopération internationale qui est actuellement en cours à Pékin.

Les voyageurs se rendront compte que la ville désertique est encore en train d’ être façonnée au croisement des cultures.

Et ils vont peut-être constater que l’exploration de la région la plus conseillée est la randonnée à dos de chameaux, comme c’est toujours le cas depuis des millénaires.

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