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Un troc haute technologie-biens de consommation

Par Zhong Nan(China Daily) 25-03-2019

Un troc haute technologie-biens de consommation

Supervision par un employé des chemins de fer d’un train de fret arrivé d’Europe en Chine dans le cadre du programme de transport ferroviaire de marchandises sino-européen. [Zou Hong/China Daily]

L’avenir des liens commerciaux entre la Chine et la France continuera de reposer, selon des entrepreneurs et des experts des deux pays, sur les échanges et une collaboration renforcée dans des domaines tels que l’aviation, l’innovation numérique, l’énergie nucléaire, l’industrie manufacturière haut de gamme et les services.

« Bien que les économies chinoise et française aient été touchées par la baisse de la demande mondiale de biens et de services au cours des deux dernières années, le degré d’interdépendance entre les deux pays reste stable dans les échanges commerciaux intersectoriels », indique Sang Baichuan, directeur de l’institut de commerce international à l’université de commerce international et d’économie de Pékin.

Les échanges commerciaux bilatéraux entre la Chine et la France ont représenté 62,9 milliards de dollars (55,4 milliards d’euros) l’an dernier, soit 15,5% de plus que l’an dernier. Selon l’administration générale des douanes, la France s’est maintenue en quatrième position parmi les partenaires commerciaux de la Chine au sein de l’Union européenne, après l’Allemagne, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne.

La Chine exporte en France essentiellement des engins de chantier, du matériel de fabrication, de l’acier, de l’électronique, du textile, des vêtements et des appareils électroménagers. Outre des véhicules de tourisme et des aéronefs, des systèmes de traitement des eaux, des produits chimiques et pharmaceutiques, les exportations de la France en Chine comprennent des articles de mode, des produits agricoles et des éléments d’infrastructure énergétique.

« La Chine continuera d’exporter des biens de consommation en échange de produits français de haute technologie, tels que les appareils électroniques, les avions de ligne, les véhicules et pièces détachées automobiles ainsi que le matériel médical », commente Xue Rongjiu, directeur adjoint de la China Society for WTO Studies (société chinoise pour les études sur l’Organisation mondiale du commerce). « La plupart de leurs importations sont complémentaires. Il n’y a donc pas de concurrence directe ».

Outre l’accroissement des échanges, note-t-il, la consommation chinoise et le boum de la modernisation industrielle ont attiré en Chine davantage d’investissements français dans de nombreux domaines commerciaux tels que l’économie numérique et le secteur des services au cours des dernières années.

Danone SA, la société de production alimentaire française, prévoit de distribuer en Chine un plus grand nombre d’aliments et de boissons diététiques au cours des cinq prochaines années pour répondre à l’évolution des styles de vie locaux.

Bertrand Austruy, vice-président exécutif de Danone, se dit convaincu du potentiel à moyen et à long terme du marché chinois, où il voit une capacité de croissance et des débouchés en quantité car l’augmentation des revenus et la densification de l’urbanisation favorisent la présence de consommateurs plus exigeants dans le choix de leur alimentation. « L’amélioration qualitative de la consommation est liée à l’évolution de l’état d’esprit du consommateur et nous avons remarqué une prise de conscience accrue chez les acheteurs chinois concernant des régimes plus nutritifs et plus sains ».

La firme française gère neuf usines, dont la première unité chinoise de production affectée à l’exportation de produits d’alimentation entérale et de mécanismes médicaux connexes commercialisés en Europe et aux États-Unis.

Président du groupe parisien AccorHotels, qui possède, gère et accorde des franchises à plus de 4 600 hôtels et biens immobiliers dans le monde entier, Gary Rosen, par ailleurs directeur des exploitations en Chine, estime que le marché chinois est depuis les dix dernières années celui qui accuse la plus forte croissance en matière de tourisme interne et émetteur.

« Avec la part grandissante des hauts revenus et des revenus moyens chinois, les touristes recherchent de plus en plus le vécu d’expériences authentiques, des styles d’hébergement individualisés, la possibilité d’être en rapport étroit avec les destinations qu’ils fréquentent et une forme de luxe autant liée aux sensations qu’au produit », explique-t-il.

Le groupe va continuer d’investir non seulement dans les villes de première catégorie mais aussi dans celles de forte croissance telles que Chengdu, Chongqing, Xi’an et Dalian, indique-t-il. AccorHotels va ouvrir un hôtel Raffles à Shenzhen et un hôtel Fairmont à Wuhan au cours du premier semestre de cette année, précise la société.

Dans la quête de points de croissance supplémentaires, la concrétisation de l’Initiative Ceinture et Route (ICR) facilitera la réalisation des objectifs de croissance économique de la Chine comme de la France de nombreuses façons, pratiques et innovantes, commente Bai Ming, directeur adjoint de l’institut du marché international au sein de l’académie chinoise du commerce international et de la coopération économique à Pékin.

Selon lui, l’initiative peut stimuler de manière efficace la connectivité des infrastructures régionales, les échanges entre les peuples, les activités d’investissement et de commerce grâce à une plateforme performante de coopération multilatérale non seulement en Eurasie, mais aussi en Afrique et en Amérique latine.

Li Jin, chercheur en chef à l’institut chinois de recherche sur l’entreprise (China Enterprise Research Institute), constate que dans de nombreux pays, la montée en flèche de la demande d’améliorations des infrastructures, telles que les raffineries de pétrole de la nouvelle génération, les véhicules à énergie renouvelable, les usines modernes, les aéroports et les ports à conteneurs, offriront de nouveaux débouchés aux banques, aux bureaux d’études et concepteurs de projets, aux fabricants de matériaux et de matériel, aussi bien chinois que français.

« La proposition chinoise d’étudier la coopération sur les marchés tiers pourrait être avantageuse à la fois pour les pays occidentaux et pour les pays en développement participant à l’expansion de l’ICR sans provoquer de conflit d’intérêt », souligne M. Li qui évoque à l’appui de sa déclaration des projets faisant intervenir la Chine, la France et certains pays d’Afrique francophone.

L’ambassade de Chine en France a annoncé en janvier que la Chine et la France devaient lancer conjointement, au cours des prochaines années, plusieurs projets concernant les infrastructures et l’écologie dans le cadre de l’ICR.

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