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L’ouverture de la Chine était écrite sur un panneau de village

Par Wang Mingjie(China Daily) 28-09-2018

L’ouverture de la Chine était écrite sur un panneau de village

Des chalands étrangers font leurs achats au marché de la rue Xiushui à Pékin dans les années 1990. Lors de son premier voyage en Chine en 1990, Jim O’Neill a deviné le potentiel du pays en matière de commerce, au regard des marchés de rue en plein essor dans le pays. [Wang Wenyang/for China Daily]

L’ouverture de la Chine était écrite sur un panneau de village

Le panneau publicitaire affichant “Success in English, success in life” que Jim O’Neill a vu dans un village près de Yangshuo, dans la région autonome Zhuang du Guangxi, et qui a fortement marqué l’économiste britannique. [Jim O’Neill/for China Daily]

Un économiste britannique avait deviné sous une formule publicitaire la promesse d’une « période étonnamment longue » de croissance rapide.

La découverte fortuite d’un slogan sur un panneau publicitaire géant dans un village isolé de Chine méridionale il y a neuf ans avait fortement marqué l’économiste britannique Jim O’Neill.

Lors d’un voyage d’affaires en octobre 2009, ce dernier avait décidé de s’offrir quelques loisirs avec son épouse dans les montagnes karstiques le long de la rivière Yulong à Yangshuo, dans la région autonome Zhuang du Guangxi.

« Nous avons fait le tour de quelques villages à vélo, et aux abords d’un de ces villages, nous avons vu cet énorme panneau sur lequel était inscrit le message ‘Success in English, success in life’ (réussite en anglais, succès dans la vie), et cela m’est resté aussi longtemps que je m’en souvienne », dit l’économiste. « Cela m’a fait comprendre combien la Chine désirait apprendre et communiquer, et pourquoi il était évident que l’essor de la Chine était bon pour le Royaume-Uni ».

Pour M. O’Neill, qui a dernièrement été nommé président du Royal Institute of International Affairs, également connu sous le nom de Chatham House, le fait que des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté en profitant d’une sidérante croissance économique constitue la plus grande réussite de la Chine au cours des 40 dernières années. « La Chine a connu la période de très forte croissance la plus étonnamment longue, et c’est quelque chose que le monde n’avait jamais vu ».

En 1977, le produit intérieur brut (PIB) du pays était de 175 milliards de dollars (151 milliard d’euros), soit tout juste 2% du total mondial. L’an dernier, il était de 12 billions de dollars, soit près de 68 fois plus, et représentait 15% du total mondial. Au cours de cette période, la Chine avait fait un bond du 10ème au deuxième rang mondial, juste derrière les États-Unis.

Évoquant son premier voyage en Chine en 1990, l’ancien économiste en chef de Goldman Sachs rapporte que Pékin paraissait alors très sous-développé tout en manifestant des signes de commercialisme illustrés par un nombre important de marchés de rue.

Depuis lors, M. O’Neill s’est rendu plus de 30 fois en Chine, notant à chaque fois le rythme du changement continu dans le pays, en particulier un usage de la technologie en forte augmentation et le développement du secteur des services au cours des dernières années.

Cette année marque le 40ème anniversaire du lancement de la politique de réforme et d’ouverture de la Chine ; M. O’Neill qualifie la performance économique du pays au cours des quatre dernières décennies de « puissante, transformationnelle et dans une certaine mesure, partagée ». « Puissante car on compte aujourd’hui en Chine quatre fois plus de gens gagnant 40 000 dollars par an qu’il n’y en a au Royaume-Uni. Partagée car, si à l’intérieur de la Chine, au regard de mesures standard, on constate une disparité grandissante des revenus, sur une base véritablement globale, l’écart avec les revenus mondiaux s’est en réalité rétréci, principalement en raison de l’incroyable phénomène chinois ».

S’agissant de la dimension transformationnelle, il estime que la Chine a non seulement extrait beaucoup de gens de la pauvreté, elle a aussi transformé de nombreux aspects du monde. « Prenez le secteur touristique par exemple. C’est l’industrie touristique mondiale dans son ensemble qui est en train d’être transformée par les touristes chinois ».

Les touristes originaires de la Chine continentale ont effectué plus de 130 millions voyages hors des frontières l’an dernier et ce faisant, dépensé 115,3 milliards de dollars, selon l’administration nationale chinoise du tourisme.

M. O’Neill évoque sa rencontre avec une touriste chinoise au cours de l’ascension du Schilthorn en Suisse, épisode qu’il qualifie de mémorable et d’édifiant. Pour aller au sommet de cette montagne, site de tournage d’un des premiers James Bond et grosse attraction touristique, nombre de visiteurs avaient choisi de prendre le téléphérique. Fervent marcheur, Jim O’Neill avait préféré faire le trajet à pied.

« Après plusieurs heures de marche dans les montagnes, j’étais un peu ébouriffé et j’avais un peu froid compte tenu de l’altitude. Mais j’ai retrouvé le moral en écoutant une dame apparemment chinoise chanter d’une voix la plus extraordinaire qui soit les paroles de The Hills Are Alive (les collines sont vivantes), la célèbre chanson de la comédie musicale La Mélodie du bonheur. S’en est suivi un applaudissement à tout rompre de la part de toutes les personnes présentes ».

M. O’Neill a vu dans cet épisode un indicateur de la liberté dont jouissaient les Chinois et en particulier de leur créativité, précisant que cela allait à l’encontre de la perception selon laquelle la Chine est peu encline à autoriser et encourager l’imagination authentique, ouverte.

Il attribue la réussite économique du pays en partie à son plan quinquennal, qui maintient son développement aligné sur son orientation stratégique, une idée dont il estime que de nombreux autres pays, notamment ceux qui sont en développement, devraient copier. « Tous les cinq ans, la Chine reprenait ces priorités clairement définies concernant ce qu’elle voulait réaliser… et dans l’ensemble, la Chine s’y est tenue ».

Pour M. O’Neill, la croissance durable de la Chine est également facilitée par l’urbanisation grandissante du pays, l’accueil favorable qu’elle réserve aux investissements directs étrangers et l’évolution technologique qu’elle a adoptée. « Je pense que la Chine a été sage de s’ouvrir aux investissements directs étrangers, ce qui a permis au pays de comprendre et d’apprendre auprès de certaines des plus grandes industries mondiales pour son plus grand bien ».

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