US EUROPE AFRICA ASIA

Le yoga contre les courbatures des villageois

Par Zhang Yu(China Daily) 29-06-2018

Le yoga contre les courbatures des villageois

Une résidente âgée pratiquant le yoga chez elle sur un kang, un lit de briques chauffant. [Zhao Zhannan/for China Daily]

Des villageois de la Chine septentrionale découvrent que le yoga n'est pas fait seulement pour les citadins snobinards. Âgé de 52 ans, Lu Wenzhen contribue à la popularisation de ce type d'exercice dans un village pauvre de la province du Hebei, à environ 300 kilomètres au nord-ouest de Pékin.

Depuis qu'il est arrivé au village en 2016, les habitants de Yugouliang sont de plus en plus nombreux à assister à ses séances de yoga quotidiennes. Après deux décennies passées comme professeur de musique dans une université de Shijiazhuang, la capitale du Hebei, M. Lu a été envoyé à Yugouliang par le gouvernement pour aider les villageois à s'extraire de la pauvreté.

Mais il a d'abord été découragé par la difficulté de renverser la situation du village pour toutes sortes de raisons échappant à son contrôle. « L'endroit a peu de ressources naturelles et souffre d'un manque d'eaux souterraines. Ce qui effraie et tient éloigné le moindre investisseur potentiel », commente M. Lu, qui explique que la vie des habitants tourne autour des cycles de récoltes, principalement liées à la culture de la pomme de terre et de l'avoine, certains agriculteurs pratiquant aussi l'élevage de bétail. La plupart des jeunes sont partis à la ville en quête d'un meilleur emploi.

Tandis qu'il se demandait ce qu'il pourrait faire pour améliorer le sort de Yugouliang, M. Lu s'aperçut que les villageois passaient une bonne partie de leur temps libre assis en tailleur sur des lits de brique appelés kang pour bavarder avec leurs voisins.

« Quel que soit leur âge, les villageois peuvent rester assis de cette façon pendant très longtemps. La posture qu'ils adoptent m'a rappelé des positions de yoga courantes ».

Alors que de nombreuses familles s'enfonçaient dans la pauvreté après avoir épuisé leurs maigres économies en frais médicaux, M. Lu eut l'idée d'enseigner le yoga aux villageois pour améliorer leur santé. Il prit alors l'initiative d'apprendre lui-même le yoga en regardant des vidéos en ligne.

« Les gens ici ont des dispositions naturelles pour la pratique du yoga car leur coutume quotidienne de rester assis les jambes croisées rend leur corps relativement souple », explique M. Lu. Plus forts physiquement, ils pourront travailler plus dur, économiser sur les soins de santé et seront mieux en mesure de sortir de la pauvreté, ajoute-t-il.

Mais persuader des gens hors de contact avec des tendances urbaines telles que le yoga d'essayer quelque chose de nouveau s'avéra une tâche qui était tout sauf facile. Exemples de la plupart des réactions : « C'est quoi le yoga ? Pourquoi est-ce que je voudrais en faire ? C'est sans doute quelque chose que font les gens qui habitent en ville, mais pas nous pauvres villageois ».

De fait, au premier cours de yoga proposé par M. Lu, seule une demi-douzaine de femmes était présente. « Il me semblait que ça pouvait soulager les maux et les douleurs de mon dos », dit Liu Ying, âgée de 75 ans.

La nouvelle s’est vite répandue dans le petit village, peuplé de moins de 100 habitants permanents, principalement des personnes âgées et des enfants. « Plusieurs villageois, âgés de 57 à 82 ans, me suivent pour faire du yoga au moins une heure par jour », indique M. Lu en ajoutant que le nombre de personnes participant à ses séances quotidiennes a augmenté pour atteindre la soixantaine.« Plusieurs villageois, âgés de 57 à 82 ans, me suivent pour faire du yoga au moins une heure par jour », indique M. Lu.

Toutefois, le yoga qu'il leur enseigne diffère des styles traditionnels. Pour rendre l'exercice plus facile et plus pratique, il leur apprend des mouvements physiques reproduisant les gestes de leur vie quotidienne, tels que ceux liés au labourage des champs ou au maniement d'un soufflet.

Le yoga contre les courbatures des villageois

Deux villageois observant une pause pendant la moisson de leurs récoltes pour faire du yoga. [Zhao Zhannan/for China Daily]

PDF

 
Ce site est produit par le China Daily de la République populaire de Chine.