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Le selfie commercial à portée d’amateurs

Par Ren Xiaojin(China Daily) 30-03-2018

Le selfie commercial à portée d’amateurs

Des clientes choisissent des images dans un studio de Chongqing. [Provided to China Daily]

Vous voulez vous lancer dans la photo commerciale sans avoir les compétences pour gérer le logiciel et le matériel nécessaires au traitement d’images ? Eh bien, il existe une nouvelle affaire, celle des studios de selfie, qui est peut-être faite pour vous.

C’est « silence, moteur, action » nouvelle formule. Entrez, fermez la porte et agitez vos mains pour mettre en marche la technologie du studio sensible au mouvement. L’écran de l’ordinateur (dont le haut est muni d’une caméra), les projecteurs et le reste du matériel se mettent en action.

Personne ne devinerait les poses que vous prenez devant la caméra à moins que vous ne les partagiez. Vous pouvez sélectionner des effets spéciaux sur l’écran après la prise de vues. En un clin d’œil, vous pouvez retirer les épreuves papier au guichet automatique ou copier les images sur votre clé USB.

Les jeunes, les couples de jeunes mariés et les jeunes parents sont sous le charme comme il se doit. Et les studios de selfie, qui ont récemment poussé comme des champignons dans les galeries marchandes, les gares ferroviaires et les zones commerciales, exploités par des chaînes commerciales nouvelles, des jeunes entreprises et des magasins franchisés dans toute la Chine, n’ont qu’une hâte : c’est de répondre à la demande.

Relativement petits et nouveaux, les studios de selfie constituent une activité encore en pleine évolution qui n’est pas encore complètement généralisée. La collecte de données fiables reste donc à faire. La location des services d’un studio est facturée à l’heure. En général, une heure en studio revient pour le client à 120 yuan (15 euros).

« Notre activité est semblable au KTV (la télévision karaoke, NDLR) », explique Chen Nan, directeur commercial du studio de selfie Oak à Pékin appartenant à la Wuhan Zhongguokeji Co Ltd, une jeune entreprise technologique de traitement d’image sur logiciel.

« On n’a pas besoin de beaucoup de choses pour monter un studio de selfie. Tout ce qu’il faut, c’est une caméra munie d’un trépied, un fond virtuel et un logiciel de traitement d’image. Ce qu’apporte un studio de selfie, c’est qu’il rend la photographie commerciale plus accessible à des personnes ordinaires sans formation professionnelle ».

Oak fournit également un kit de base pour ceux qui veulent monter un studio de selfie. Le prix du kit commence à 16 000 yuan (environ 2 032 euros) en comptant la caméra et le logiciel.

M. Chen et ses partenaires ont fondé Oak en 2014 quand ils étaient à l’université. Ils se targuent de compter des centaines de franchises dans tout le pays.

Leurs kits de base sont très demandés à Singapour et en Grande-Bretagne, tandis que les services en studio ont beaucoup de succès auprès des filles et des couples. Nombre de personnes souhaitent se faire prendre en photo mais sont timides devant l’objectif. « Mieux vaut les laisser se débrouiller seules dans une pièce », selon M. Chen. « Nous avons une affaire qui marche bien à Hong Kong dans le secteur des photos de mariage, et nous essayons de promouvoir le même principe auprès des parents ayant des bébés, car ils présentent plus de chances de vouloir faire prendre leurs bébés en photo que n’importe qui d’autre ».

Les studios ne sont pas la seule activité commerciale cherchant à exploiter l’engouement des jeunes Chinois pour les selfies. Il existe aujourd’hui des applications axées sur les selfies, des téléphones portables comportant des caméras frontales et numériques spécialement conçues et munies d’une fonction selfie. Le marché a même adopté un vocable, « l’économie selfie », pour décrire cette activité.

« L’importance de l’économie selfie a suffi à modifier l’activité de divers secteurs et a considérablement remodelé la sous-culture chez les jeunes », indique Gao Liming, chercheur au Shanghai Institute of Finance and Law, dans un article pour le journal hebdomadaire Southern Weekend basé à Guangzhou.

« Par exemple, elle a été telle qu’elle a fait évoluer le secteur des cosmétiques en le forçant à faire plus de produits de maquillage pour les jeunes dames à base d’eau plutôt qu’à base d’huile. Les jeunes femmes adorent prendre des selfies le matin quand leur maquillage est frais ; or, des cosmétiques à base d’huile gâcheraient un autoportrait parfait en leur donnant une apparence graisseuse ».

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