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Bill Gates |
M. Gates, qui co-préside la Bill & Melinda Gates Foundation, dit beaucoup de bien des réussites de la Chine en matière d’élimination de la pauvreté. « Goalkeepers: The Stories Behind the Data » (Gardiens de but : la réalité derrière les données), le rapport annuel inaugural publié par la fondation en septembre, fait ressortir depuis 1990 un recul régulier de la pauvreté dans le monde qui est passé, sous l’action de la Chine et de l’Inde, de 35% en 1990 à 9% l’an dernier.
Pour M. Gates, l’expérience chinoise est riche d’enseignements pour les autres pays en développement, et c’est ce qui est important pour le monde. « Je vois la Chine comme un élément indispensable de la solution aux problèmes les plus urgents auxquels le monde est confronté », dit-il. « Nous avons besoin des investissements de la Chine, de ses innovations et de son engagement dans l’action contre le changement climatique, pour l’éradication de l’extrême pauvreté et pour un combat gagnant contre les maladies les plus mortelles sur la planète ».
Quelle est selon vous la plus grande réussite de la Chine au cours des cinq dernières années ? Quel est le changement le plus notable que vous avez observé ?
Au cours des cinq dernières années, la Chine a été particulièrement ambitieuse concernant les leçons qu’elle a retenues dans la lutte contre la pauvreté et la mortalité infantile, ainsi que l’aide qu’elle apporte aux autres pays pour leur permettre de les appliquer dans leur propre contexte. En 2015 par exemple, la Chine a triplé sa contribution au développement africain, en s’engageant à hauteur de 60 milliards de dollars (51 milliards d’euros). Alors que le monde se lance sur le chemin qui mène aux objectifs de développement durable à l’horizon 2030, nous sommes à un moment charnière. La Chine a un rôle crucial à jouer pour perpétuer les progrès accomplis par la génération précédente, et son désir d’être un partenaire majeur est encourageant.
Comment voyez-vous le rôle de la Chine dans le monde actuel ?
Je vois la Chine comme un élément indispensable de la solution aux problèmes les plus urgents auxquels le monde est confronté. Nous avons besoin des investissements de la Chine, de ses innovations et de son engagement dans l’action contre le changement climatique, pour l’éradication de l’extrême pauvreté et pour un combat gagnant contre les maladies les plus mortelles sur la planète. La Chine dispose d’un assemblage exceptionnel de compétence technique et d’expérience récente en matière de développement rapide, et elle constitue donc une ressource exceptionnelle pour les pays en développement partout dans le monde.
Quel est le plus grand défi auquel la Chine fait face, et comment le pays peut-il le surmonter ?
Du point de vue de notre fondation, les maladies infectieuses sont un énorme défi pour la Chine, bien que peu de gens en parlent. Par exemple, il y a un million de nouveaux cas de tuberculose en Chine chaque année, selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé. La Chine représente également un cinquième environ des cas de tuberculose multi-résistante, dont le traitement est particulièrement difficile et coûteux. C’est une très bonne chose de voir le pays redoubler d’efforts visant à combattre la maladie à l’aide d’un plan national de contrôle de la tuberculose (2016-20), qui fixe des objectifs ambitieux d’allègement sensible du fardeau de la tuberculose.
Quelle est votre impression du Président Xi Jinping ?
Melinda et moi-même avons eu le plaisir de rencontrer le Président Xi et la première dame Peng Liyuan à plus d’une reprise. Nous avons été heureux de les accueillir à Seattle en 2015, et Melinda a vu Mme Peng lors de son voyage en Chine cette année. C’est très bien de constater à quel point les instances chinoises sont attachées à la poursuite des progrès contre la maladie et la pauvreté, à la fois en Chine et à l’étranger. Je suis enthousiaste à propos des partenariats que notre fondation a établis avec le Bureau du groupe pilote chargé de la réduction de la pauvreté et du développement, ainsi qu’avec la Commission nationale de la santé et de la planification familiale, pour améliorer les conditions sanitaires en Chine rurale.
Croyez-vous que certaines des expériences ou des pratiques qui ont cours en Chine pourraient être utilisées pour résoudre certains des problèmes urgents qui se posent dans le monde, et dans l’affirmative, quelles sont-elles ?
Oui, tout à fait. Il existe de nombreux domaines dans lesquels nous pourrions faire encore plus pour appliquer l’expérience de la Chine aux problèmes planétaires. L’expérience qui a vu la Chine faire sortir de la pauvreté des centaines de millions de gens est incontestablement riche d’enseignements pour d’autres pays en développement.
Qui plus est, la Chine cherche à exploiter ses capacités d’innovation dans le traitement des problèmes planétaires. C’est ainsi qu’elle dispose de sites de recherche et de développement de classe mondiale en matière de médicaments, de vaccins et d’autres produits médicaux.
Selon vous, à quoi ressemblera la Chine dans cinq ans ? Comment voyez-vous son avenir à long terme ?
J’ose espérer que dans cinq ans, nous verrons une Chine plus prospère qui restera mobilisée pour aider le monde à résoudre ses plus grosses difficultés en matière de santé et de développement. À plus long terme, j’espère que la Chine sera encore plus impliquée avec le reste du monde. Je crois fermement à la mondialisation en tant que force bienfaisante, et j’aime à croire que le partenariat de notre fondation avec la Chine offre un bon exemple de ce que la coopération mondiale peut accomplir : aider la Chine à résoudre ses problèmes chez elle tout en devenant le meilleur partenaire de développement qui soit pour le reste du monde.
