Dans son télégramme de félicitations, le président chinois invite le nouveau locataire de l'Élysée à renouveler les efforts au service des liens entre les deux pays.
La Chine est prête à travailler avec la France en vue de porter l'ensemble de leur partenariat stratégique à « un niveau supérieur », a dit le Président Xi Jinping dans un message de félicitations adressé le 8 mai au président français élu, Emmanuel Macron.
Le lendemain, lors de leur premier entretien téléphonique, les deux dirigeants ont dit qu'ils resteraient en contact et se rencontreraient prochainement. Au cours de son appel, M. Xi a félicité M. Macron et affirmé que la Chine avait « toujours considéré la France comme un partenaire d'une grande importance et comme une priorité ».
M. Macron a répondu qu'il appréciait l'appel de M. Xi et qu'il attachait une grande importance aux liens avec la Chine, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.
Le nouveau gouvernement poursuivra les relations amicales avec la Chine et soutiendra la politique d'une Chine unique, selon une citation attribuée à M. Macron.
Ce dernier prend la direction des affaires de son pays à une époque qui a fait de la Chine le premier partenaire commercial de la France en Asie. Les échanges se sont élevés à 47,1 milliards de dollars (43,09 milliards d'euros) l'an dernier.
Pendant la campagne présidentielle, les responsables et les observateurs des deux pays ont exprimé le vif espoir d'une transition harmonieuse dans la relation entre deux acteurs majeurs sur la scène mondiale, qui sont tous deux promoteurs du libre-échange.
Le Président Xi a noté qu'en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, et compte tenu de l'influence internationale des deux pays, la Chine et la France ont l'une comme l'autre « des responsabilités spéciales et importantes par rapport à la paix mondiale et au développement ».
En 1964, la France a été le premier grand pays occidental à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Les relations « ont une importance stratégique et une influence internationale significatives », a souligné M. Xi.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a dit plus tard le 8 mai que Pékin avait toujours attaché une grande importance aux liens sino-français et qu'il était « plein de confiance » pour les années à avenir.
M. Macron avait fait savoir à l'agence de presse Xinhua cette année que s'il gagnait l'élection, il approfondirait la collaboration avec la Chine dans des domaines tels que l'énergie nucléaire et la lutte contre le changement climatique.
Le développement des liens avec la Chine « est devenu un consensus » qui transcende les différences entre les partis politiques et les personnes, a fait remarquer l'ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun, dans un discours le 19 avril dernier.
Feng Zhongping, vice-président des Instituts chinois de relations internationales contemporaines, rappelle que M. Macron a souvent exprimé de la bienveillance à l'égard de la Chine pendant son mandat de ministre de l'Économie et au cours de sa campagne.
Le nouveau président a manifesté une très bonne compréhension des relations entre les deux pays dans le passé et mentionné le rôle de la Chine dans la lutte contre le changement climatique et d'autres grands sujets mondiaux et régionaux, ce qui « illustre la grande importance qu'il attache au développement des liens avec la Chine ».
« Le nouveau gouvernement va vraisemblablement mettre l'accent sur la coopération avec la Chine dans sa gestion de l'économie nationale et rechercher pour la France un plus grand rôle en Europe et dans le monde », estime M. Feng.
Pour Cui Hongjian, directeur du département des Études européennes à l'Institut chinois des études internationales, les deux pays partagent une même mission, celle de se faire les apôtres du libre-échange dans le contexte d'une montée du protectionnisme dans le monde.
En 2015, alors qu'il était ministre de l'Économie, M. Macron avait défendu, dans un entretien avec la Dépêche du Midi, l'injection de capital qu'apportait un consortium mené par la Chine dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Répondant à une question concernant les objections à la prise de participation d'une entreprise chinoise dans l'aéroport, il avait déclaré : « Notre pays doit rester attractif car c'est bon pour la croissance, donc pour l'emploi ».
