US EUROPE AFRICA ASIA

La banque pour les infrastructures : une institution planétaire

(China Daily) 26-05-2017

La banque pour les infrastructures : une institution planétaire

Le siège de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, rue de la Finance dans le district de Xicheng à Pékin. [Zou Hong/China Daily]

La Chine, premier actionnaire de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures, n'est que l'un de ses 57 pays membres, parmi lesquels la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne, indique le vice-président de l'établissement.

La banque pour les infrastructures : une institution planétaire

Sir Danny Alexander se dit persuadé que l'insuffisance des infrastructures freine le développement en Asie. L'ancien haut responsable politique britannique, aujourd'hui vice-président de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB), affirme que les personnes qui ont de la région l'image de gratte-ciels flamboyants ne réalisent pas à quel point certaines parties du continent sont arriérées.

M. Alexander, premier secrétaire au Trésor dans le gouvernement de coalition de David Cameron (2010-2015), s'exprime dans son bureau, rue de la Finance dans le district de Xicheng à Pékin, qui offre des vues panoramiques sur toute la ville. Cet Écossais de 44 ans a pris son poste à la tête de la banque en février 2016, après avoir perdu son siège parlementaire lors des législatives l'année précédente.

Certains en Chine ont été, dit-on, initialement déçus par sa nomination, car on lui prêtait un manque d'expérience dans la finance internationale et le secteur bancaire, mais il est aujourd'hui devenu la figure publique la plus en vue de la banque.

« Mon rôle fait partie des activités de la haute direction et du secrétariat d'entreprise chargés de la gouvernance à la banque », explique M. Alexander. « Je crois que je suis tout à fait qualifié pour ce rôle ».

Pour lui, la banque joue un rôle vital car nombreux sont ceux qui sous-estiment à quel point le développement des infrastructures en Asie est important pour maintenir la croissance économique mondiale.

Selon un rapport récent de la Banque asiatique pour le développement, l'Asie a besoin d'1,7 billion de dollars d'investissements par an jusqu'en 2030, juste pour maintenir le rythme de croissance actuel. Les dépenses effectives actuelles, qui se chiffrent à 881 milliards, n'en représentent que la moitié.

« C'est énormément important. L'Asie est la partie de l'économie mondiale qui connaît la croissance la plus rapide. Les infrastructures ne sont pas importantes que pour les pays asiatiques. C'est pourquoi je pense qu'on voit tant de pays non asiatiques se joindre à La banque », souligne M. Alexander.

L'AIIB est une initiative chinoise que le Président Xi a proposée dans un discours à Jakarta en octobre 2013. La banque a ouvert en janvier l'an dernier avec 57 membres fondateurs. Treize nouveaux membres ont été approuvés en mars dernier.

Bien que la Chine reste le premier actionnaire de la banque avec 26% de l'investissement, M. Alexander fait clairement savoir qu'il s'agit aujourd'hui d'une institution multilatérale.

« L'AIIB est une institution internationale. Elle appartient à l'ensemble de ses actionnaires et nous sommes comptables devant tous nos actionnaires. La Chine est le plus gros, mais seulement l'un de 57 ».

M. Alexander estime par ailleurs qu'il est faux de dire que la banque est le bras financier de l'Initiative Ceinture et Route de la Chine. « Je pense qu'il est juste de dire que l'AIIB et la Ceinture et Route sont des initiatives distinctes. La seconde est une initiative du gouvernement chinois. L'AIIB est une institution financière internationale dont l'existence a été proposée par le gouvernement chinois mais est maintenant la propriété de nombreux pays, dont le Royaume-Uni, la Russie, la France, l'Allemagne et bien d'autres ».

Il convient cependant que la banque et la Ceinture et Route ont des objectifs semblables. « Il y a une communauté de conception entre les deux initiatives en ce sens que nous sommes une banque qui se consacre à l'investissement dans les infrastructures en Asie. La Ceinture et Route concerne la façon dont la Chine peut améliorer la connectivité parmi ses voisins en Asie ».

M. Alexander, qui a étudié la philosophie, la politique et l'économie à l'Université d'Oxford, a été responsable de la communication au sein de la Cairngorms National Park Authority en Écosse avant d'être élu membre du Parlement en 2005 et de perdre son siège 10 ans plus tard. Il s'accoutume désormais à sa nouvelle vie en Chine.

« Je l'apprécie beaucoup. J'aime vivre à Pékin. C'est une ville fascinante. C'est un formidable point de départ pour explorer la Chine mais aussi l'Asie ».

L'activité de la banque joue un rôle vital dans la préservation de la planète pour la génération de ses enfants et celles qui suivront, dit-il.

« Les infrastructures durables représentent une priorité colossale pour nous. Tous nos membres ont pris des engagements majeurs au titre du processus de Paris visant à réduire leurs émissions ou à contribuer à la maîtrise des émissions mondiales. Et vous savez, la période des 20 prochaines années est une période absolument cruciale pour le monde ».

PDF

 
Ce site est produit par le China Daily de la République populaire de Chine.