US EUROPE AFRICA ASIA

L'avion comme lanceur de nouvelles fusées chinoises

Par Zhao Lei(China Daily) 31-03-2017

L'avion comme lanceur de nouvelles fusées chinoises

Un avion de transport stratégique Y-20 au 11ème Salon international de l'aviation et de l'aérospatiale de Chine à Zhuhai. [Liu Dawei/Xinhua]

La Chine va mettre au point une nouvelle génération de fusées lancées à partir d'avions pour mettre en orbite des satellites, selon Li Tongyu, chef du développement des fusées porteuses à l'Académie chinoise de la technologie des véhicules de lancement.

Les fusées bénéficiant d'un lancement aérien permettent de remplacer rapidement des satellites défectueux ou, dans le cas d'opérations de secours après une catastrophe, d'envoyer sans tarder dans l'espace des satellites d'observation de la Terre afin d'appuyer l'intervention, indique M. Li.

Les concepteurs au sein de l'académie, qui est le principal créateur de fusées porteuses en Chine, ont conçu un modèle capable de placer en orbite basse une charge utile d'environ 100 kilogrammes et sont prêts à en produire un si le gouvernement le demande. Ils prévoient de concevoir une fusée plus grosse qui pourrait mettre 200 kg en orbite.

« L'avion de transport stratégique Y-20 sera utilisé pour porter ces fusées. La fusée placée dans le fuselage sera libérée à une certaine altitude, sa mise à feu intervenant après la sortie de l'appareil », explique M. Li. Les satellites de plus grande taille devront être mis en orbite à l'aide de fusées conventionnelles, selon les experts.

La livraison de l'Y-20 à l'Armée de l'air chinoise a débuté en juillet dernier. C'est le premier avion de transport lourd chinois produit dans le pays, doté d'une masse au décollage de 200 tonnes métriques et d'une charge utile maximale d'environ 66 tonnes, selon les spécialistes de l'aéronautique.

Les fusées à propergol solide peuvent être lancées à partir d'avions beaucoup plus rapidement que les fusées à combustible liquide et à lancement terrestre, où la préparation peut prendre des jours, des semaines ou plus, en partie parce que le pompage du combustible prend beaucoup de temps, indiquent les experts.

Chaque mission employant une fusée à propergol solide lancée à partir d'un Y-20 exigerait seulement 12 heures de préparation pour placer un satellite de 200 kg sur une orbite héliosynchrone à 700 km au-dessus de la Terre, selon les calculs de Long Lehao, un membre de l'Académie chinoise d'ingénierie, et d'autres chercheurs de l'Académie chinoise de la technologie des véhicules de lancement. Les estimations figuraient dans un article publié en octobre dans le Journal of Deep-Space Exploration.

Autres avantages : la souplesse de déploiement et d'utilisation de telles fusées, qui ne nécessitent pas d'infrastructures au sol, mentionne Pang Zhihao, rédacteur en chef du magazine Space International, qui ajoute que ces fusées sont par ailleurs moins exposées au mauvais temps et que les coûts de lancement sont moindres que pour des fusées à lancement terrestre.

Les États-Unis ont entrepris en 1990 la première mission spatiale au monde lancée depuis les airs, dans laquelle une fusée Pegasus mise au point par l'ancienne société Orbital Sciences Corp a été lancée à partir d'un bombardier stratégique B-52 réaménagé, pour envoyer en orbite deux petits satellites. Depuis lors, 43 missions Pegasus ont été exécutées, la plus récente ayant eu lieu en décembre dernier.

Plusieurs entreprises spatiales américaines, notamment Virgin Galactic et Generation Orbit Launch Services, travaillent sur des fusées faisant appel à un lancement aérien.

Les concepteurs chinois s'affairent discrètement sur le concept depuis des années. En 2006, la China Aerospace Science and Technology Corp, société mère de l'académie de M. Li, a dévoilé un modèle réduit de fusée à voilure, à propulseur solide et à lancement aérien lors du Sixième Salon international de l'aviation et de l'aérospatiale de Chine organisé à Zhuhai, dans la province du Guangdong.

PDF

 
Ce site est produit par le China Daily de la République populaire de Chine.