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Un chemin des écoliers vertigineux mais moins risqué

Par Huang Zhiling(China Daily) 30-12-2016

Un chemin des écoliers vertigineux mais moins risqué

Les enfants rentraient de l'école, ici en mai dernier (photo de gauche), en gravissant une échelle de rotin pour escalader une falaise conduisant à leur village isolé sur une montagne de la préfecture autonome du Liangshan Yi dans la province du Sichuan. Le 20 novembre, ils ont emprunté une nouvelle échelle en acier (photo de droite) qui leur fait gagner en moyenne une heure de trajet. [Chen Jie/Beijing News]

Les écoliers d'un village isolé de la province du Sichuan sont rentrés chez eux le 20 novembre deux jours avant le début de la semaine de vacances pour le nouvel an lunaire de l'ethnie Yi. Mais contrairement aux années précédentes, le chemin du retour à la maison a été pour eux beaucoup plus sûr – ils ont eu à gravir une échelle en acier au lieu de vieilles échelles branlantes en rotin.

« L'échelle en acier a raccourci de plus d'une heure le temps du trajet pour rentrer chez moi. C'est bien plus sûr et je n'ai plus peur », dit Mose Niuniu, un élève âgé de six ans. Le garçon est l'un des 15 enfants issus des 75 foyers que compte le village d'Atuleer dans la préfecture autonome du Liangshan Yi : sur 800 mètres de long, ces écoliers s'agrippaient à un réseau d'échelles de rotin sans garde-fou pour se rendre à leur pensionnat et en retourner tous les 15 jours.

Le village est au sommet d'une falaise à plus de 1 400 mètres au-dessus du niveau de la mer. Son seul lien avec le monde extérieur, c'est l'échelle.

La structure en rotin, faite d'une chaîne de 17 petites échelles nouées les unes aux autres sans garde-corps ni aucun autre dispositif de sécurité, avait été utilisée pendant des années par les villageois, qui devaient l'emprunter pour se rendre au marché le plus proche, distant de plusieurs kilomètres, une fois par semaine pour acheter leurs biens de première nécessité et vendre les produits de leur ferme, notamment des poivrons et des noix.

Selon Song Ming, un agent chargé de l'information au sein de l'administration préfectorale, les structures en rotin sont nombreuses dans sa région, mais celle qui menait à Atuleer était la plus dangereuse. « Des drames avaient lieu de temps à autre. Cette année, un villageois d'une quarantaine d'années s'est tué en tombant de l'échelle », indique Er Dijiang, chef du village d'Atuleer.

Des photos des enfants du village escaladant la falaise sur les échelles de rotin, publiées en mai dernier dans un journal de Pékin, ont provoqué un tollé dans l'opinion, poussant les responsables du Liangshang à s'attaquer au problème.

Mais il s'avéra impossible de relocaliser les villageois, qui déclarèrent ne pas vouloir quitter leur habitat immémorial. Lin Shucheng, chef du Parti à la préfecture, a donc promis la construction d'une échelle en acier pour remplacer les échelles en rotin et assurer la sécurité des villageois. L'échelle en acier, entièrement équipée avec notamment une main courante, a été réalisée pour un million de yuan (140 000 euros), un coût réparti entre les administrations locales.

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