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La course à la forme dope le marché

Par Wu Yiyao(China Daily) 25-11-2016

La course à la forme dope le marché

Un client d'un programme « fitness » en pleine lecture d'une appli correspondante et en plein exercice dans un club de Pékin. [Photo/Xinhua]

Les salles de sport, les établissements de culture physique, les exercices en groupe et les applis vidéo de techniques de maintien en forme transforment le style de vie des Chinois.

Le samedi matin à Shanghai semble être le moment idéal pour permettre à des accros de la forme physique de se livrer en groupe à des exercices en extérieur qui ont l'air d'une danse synchronisée. Ils étaient près de 500, regroupés un samedi de septembre, pour prendre part à une séance d'une heure.

Les Mills, l'une des premières entreprises au monde de cours collectifs de mise en forme, a lancé sa tournée mondiale 2016 au bord des eaux chatoyantes du Huangpu. Sur l'estrade, cinq moniteurs criaient leurs instructions aux fanas de « fitness » qui soulevaient de lourdes haltères au rythme d'une musique de rock and roll. « On a plus l'impression de participer à une soirée qu'à un exercice matinal », commente Zhang Qiong, 26 ans, qui s'est levé à 6 heures pour assister au premier cours de la matinée.

Pour Philip Mills, président directeur général de Les Mills, il n'est pas surprenant que les Chinois se passionnent pour les cours collectifs de gym, compte tenu de la prolifération des salles de sport et des programmes de mise en forme. Sa société compte sur une croissance rapide en Chine. « La culture physique en groupe est devenue un style de vie », dit-il. « Les gens sont persuadés de ses bienfaits pour l'équilibre entre le travail et la vie personnelle. Pour autant que je sache, la Chine compte plus de 18 000 variétés de gymnases et de programmes de mise en forme. Les Mills est réputée dans le monde entier et maintenant accueillie de plus en plus favorablement dans tout le pays ».

Dans une note de recherche, l'agence Euromonitor International indique que la demande chinoise en matière de « fitness » est l'un des dix premiers moteurs du marché grand public, parmi d'autres tels que l'habillement, les loisirs, les spectacles, l'alimentation et la boisson.

Selon Joey Chio, directeur général associé de la branche locations de la société immobilière Savills China, les loisirs liés au sport, que les adeptes de la culture physique ont baptisés « athleisure » (contraction des mots anglais « athletics » et « leisure »), ont gagné des parts de marché dans l'habillement ces dernières années. Des marques telles que Lululemon et Under Amour sont désormais très en vue dans le paysage du commerce de détail.

Les retombées ont produit des chances qu'ont su saisir les acteurs dans d'autres secteurs, notamment les concepteurs d'applications mobiles. Keep, une appli pour smartphone qui renseigne sur les exercices qu'on peut faire soi-même et fournit des programmes de formation par le biais de clips vidéo, se targue aujourd'hui de 50 millions d'utilisateurs. Tout juste deux ans après son lancement, l'entreprise a bénéficié d'investissements de série C de la part, notamment, du géant technologique Tencent Holding Ltd.

« De nombreux facteurs ont contribué à la popularité de la culture physique », dit Julian Chow, un analyste de l'agence Tang Yue Culture and Communication basée à Pékin. « Il y a les mesures gouvernementales visant au développement du secteur sportif. L'évolution des styles de vie et de plus en plus, l'accent mis sur la santé. Il y a aussi une tendance culturelle à privilégier la ligne sexy que procurent des abdominaux en béton. Il y a encore l'angoisse de la classe moyenne devant le coût des soins liés à une mauvaise santé et le besoin d'améliorer son apparence physique sous la pression du groupe ».

Les spécialistes du commerce de la mise en forme estiment que les clubs de santé et les gymnases chinois ont encore des problèmes à résoudre, indiquant que des mesures sont nécessaires pour rendre le marché plus transparent et équitable. « Le piratage de la chorégraphie, des instructions peu sûres en matière d'exercices données par des moniteurs non formés et le mauvais encadrement des tarifs d'abonnement handicapent le développement du marché de la culture physique », selon Michael Yip, un moniteur du Tera Wellness Club. « Au fur et à mesure que le marché arrivera à maturité et que la concurrence deviendra plus vive, les clients auront plus de choix, ce qui devrait améliorer la qualité ».

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