US EUROPE AFRICA ASIA

Mer de Chine méridionale : Pékin rejette le verdict arbitral

Par An Baijie et Fu Jing(China Daily) 29-07-2016

Mer de Chine méridionale : Pékin rejette le verdict arbitral

Un avion de la compagnie Hainan Airlines, dont on voit ici deux hôtesses, s'est posé sur l'aéroport du récif de Zhubi le 13 juillet dernier. La Chine a fait atterrir avec succès, à titre expérimental, des avions sur les îles Nansha en mer de Chine méridionale. [Feng Yongbin/China Daily]

Qualifiant le jugement rendu par le tribunal de La Haye de « nul et non avenu », le pays pourrait passer à l'action s'il se sentait menacé, selon un responsable chinois.

La Chine n'exclut pas de mettre en place une zone d'identification de défense aérienne au-dessus de la mer de Chine méridionale si elle se sent menacée, indique un diplomate chinois de haut rang. Liu Zhenmin, vice-ministre des Affaires étrangères, a dit le 13 juillet qu'une telle mesure, qui exigerait qu'un aéronef pénétrant dans la zone se fasse connaître auprès des autorités militaires chinoises, dépendrait du « niveau de menace reçu ».

Parlant en pleine montée des tensions maritimes provoquées par la procédure d'arbitrage lancée par les Philippines, il a précisé : « si notre sécurité est menacée, nous avons évidemment le droit de délimiter une zone ». D'autres pays ne devraient pas « profiter de cette occasion pour menacer la Chine » ou « laisser (la situation) finir par être à l'origine d'une guerre », a-t-il déclaré en ajoutant que le but de la Chine était de « faire de la mer de Chine méridionale une mer de la paix, de l'amitié et de la coopération ».

Le tribunal arbitral, nommé par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, a déclaré le 12 juillet que la Chine n'avait pas de « droit historique » sur la mer de Chine méridionale. Peu après l'annonce de cette décision, le Président Xi Jinping a réitéré la détermination de la Chine à régler les différends dans le cadre de négociations directes, et il a fait savoir que la souveraineté nationale et les intérêts maritimes ne sauraient être en aucune circonstance influencés par le jugement de La Haye.

« Les îles de la mer de Chine méridionale sont sur le territoire de la Chine depuis des temps anciens », a-t-il dit au cours d'une rencontre à Pékin avec le président du Conseil de l'Europe Donald Tusk et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. « Nous refusons d'accepter, quelles qu'elles soient, des revendications ou des activités qui s'appuieraient sur le jugement arbitral ».

La Chine a toujours respecté les règles et la justice internationales tout en restant sur la voie d'un développement pacifique, a indiqué M. Xi, ajoutant que les différends maritimes devraient se régler dans le cadre de négociations directes sur la base du respect des faits historiques et en conformité avec le droit international.

Sitôt connu le verdict de La Haye, Pékin a rendu publiques deux déclarations. Notant que les activités chinoises en mer de Chine méridionale remontaient à plus de 2 000 ans, l'une d'elles souligne que la Chine a été la première à découvrir, baptiser, explorer et exploiter les îles de cette mer et les eaux environnantes.

Le Bureau d'information du Conseil d'État a publié un livre blanc en cinq chapitres sur les litiges entre la Chine et les Philippines en mer de Chine méridionale. Au cœur de ces désaccords, indique le document, se situent des questions territoriales nées de l'invasion et de l'occupation illégale des îles Nansha et de leurs récifs par les Philippines.

Liu Zhenmin a estimé que Shunji Yanai, un ancien président japonais du Tribunal international du droit de la mer, avait « manipulé toute la procédure » en coulisses, et émis un doute sur la capacité des juges – quatre Européens et un président ghanéen, résident européen de longue date – à comprendre la géopolitique complexe de l'Asie. Il a dit espérer que le nouveau gouvernement philippin, dirigé par le Président Rodrigo Duterte, ne ferait pas usage des résultats de l'arbitrage, ajoutant que la Chine était prête à négocier avec ses voisins de la mer de Chine méridionale sur une exploitation commune des ressources pétrolières et gazeuses.

La Chine a par ailleurs conseillé vivement aux États-Unis et au Japon de « cesser de déformer le droit international » et de mettre l'arbitrage relatif à la mer de Chine méridionale au service de leurs objectifs politiques.

< Pages précédentes 1 2 Pages suivantes >

PDF

 
Ce site est produit par le China Daily de la République populaire de Chine.