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Loisirs aquatiques : ça baigne en Chine pour le textile étranger

Par Emma Gonzalez(China Daily) 29-07-2016

Loisirs aquatiques : ça baigne en Chine pour le textile étranger

Des clients chinois s'enquièrent à propos de produits qu'ils remarquent sur des athlètes internationaux mais qui sont adaptés à leurs besoins locaux. [Provided to China Daily]

Les ventes sont dopées par la fréquentation des piscines et des bords de mer.

La toute nouvelle passion de la Chine pour les sports aquatiques alimente le marché des costumes de bain dans le pays. La plupart des fabricants locaux et étrangers se concentrent sur des produits conçus pour la natation en piscine couverte.

Basée au Royaume-Uni, la firme Speedo, qui a commencé à vendre ses produits en Chine il y a plus de 16 ans, estime que la progression rapide du marché chinois de l'habillement de bain s'explique par un intérêt croissant pour la santé et la forme physique. Maintenant présente dans 50 villes dans toute la Chine, elle attribue la croissance du marché aux mesures gouvernementales en faveur de la construction de piscines ainsi que des clubs de culture physique haut de gamme dotés d'une piscine.

« La demande a évolué pour passer de produits durables à bas prix à des équipements de marque de grande qualité assortis des fonctions et de la technologie nécessaires pour faire de la nage un vrai plaisir », indique Roger Mao, directeur commercial de Speedo en Chine.

Parmi les tendances du marché les plus notables, on voit des clients chinois s'enquérir à propos de produits qu'ils remarquent sur des athlètes internationaux mais qui sont adaptés à leurs besoins locaux. « Nous avons des lunettes de natation faites pour des nageurs asiatiques et des maillots taillés pour leur morphologie, ainsi que d'autres produits conçus spécifiquement pour des consommateurs chinois », précise M. Mao. « Les jeunes femmes recherchent par ailleurs des tenues de style plus décontracté et plus sport par rapport à celles plus féminines et plus mignonnettes qu'elles préféraient dans le passé ».

La firme dit compter sur l'augmentation du revenu disponible en Chine du fait que les consommateurs du pays sont plus nombreux à consentir une portion accrue de leur salaire à des activités de loisir et à l'acquisition de produits de qualité professionnelle. « Nous pensons que le marché va continuer de croître », affirme M. Mao. « Les consommateurs chinois seront plus sélectifs. Ils exigeront des produits de meilleure qualité, plus chers, et la valeur comptera plus que le prix ».

Le marché chinois du textile aquatique devrait progresser de 20% par an entre 2015 et 2020, selon le cabinet d'études de marché Frost and Sullivan. L'an dernier, il représentait plus de quatre milliards de yuan (541 millions d'euros), dopé par l'expansion du nombre de sites offrant des activités aquatiques tels que les centres communautaires, les clubs de gymnastique et les stations balnéaires, précise le cabinet.

Neil Wang, partenaire mondial et directeur de Frost and Sullivan pour la Chine, explique que le marché dans le pays reste très fragmenté, de par la présence de nombreux petits acteurs dépourvus d'une marque reconnue, signe que le besoin d'expansion se fait encore sentir. « Toutefois, à mesure que l'industrie continue de mûrir, les petits acteurs aux techniques et au matériel démodés vont vraisemblablement disparaître. Les acteurs locaux dotés d'une marque et forts de bons résultats commerciaux vont très probablement leur prendre l'essentiel de leurs parts de marché ».

Le groupe Hosa, une société du secteur sport et santé cotée à Hong Kong, qui a commencé à vendre des vêtements de bain dans les grands magasins du pays il y a 20 ans, signale qu'une concurrence des plus rudes se livre dans ce segment sur les canaux de vente en ligne. « La pénétration de l'Internet et du commerce électronique a modifié le paysage concurrentiel de l'habillement aquatique », affirme William Liu, directeur financier chez Hosa. « Au cours des dernières années, beaucoup de nouvelles marques ont fait leur apparition dans la vente en ligne, proposant de meilleurs prix et visant le marché de masse ».

Hosa, l'un des principaux acteurs locaux avec 1 000 magasins privés dans toute la Chine, notamment dans les grandes villes et les villes de taille moyenne, a dû ouvrir un point de vente en ligne que le groupe a autorisé auprès d'un distributeur pour faire face à la concurrence sur l'Internet. Pour autant, il indique que la plupart de ses clients préfèrent acheter en magasin et que seulement 7% de ses ventes ont été réalisées en ligne l'an dernier. Pour la même année, l'habillement de bain a représenté 46,5% du chiffre d'affaires – 1,17 milliards de yuan – affiché par Hosa.

Le fabricant suédois de prêt-à-porter H & M (Hennes & Mauritz AB), qui vend des vêtements de bain à des clients chinois depuis 2007, convient que les besoins pratiques des consommateurs constituent le moteur du marché en Chine. « Les clients chinois sont relativement conservateurs et guidés par le côté fonctionnel » d'un article, estime Stella Zhou, une porte-parole de H & M. « Ce qui fait que nous proposons en Chine des maillots une pièce en plus grande quantité pour les femmes ».

Aujourd'hui, environ 60 magasins H & M vendent des maillots de bain en Chine, principalement à Pékin, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen. Les marques de la société, COS et Monki, ont également commencé à distribuer des vêtements de bain dernièrement. Selon H & M, le fait que la natation est devenue un exercice et une activité récréative populaire en Chine continuera d'alimenter la demande en produits liés aux loisirs aquatiques dans le pays.

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