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L'investissement des Chinois fortunés à l'étranger : 409 milliards d'euros en prévision

Par Li Jing(China Daily) 29-04-2016

L'investissement des Chinois fortunés à l'étranger : 409 milliards d'euros en prévision

Des acquéreurs de propriétés chinois lors d'un salon immobilier consacré à des projets à l'étranger. L'Australie, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada sont les quatre pays suscitant le plus grand intérêt de la part des investisseurs chinois, selon un rapport. [Photo pour China Daily]

Au cours de la prochaine décennie, les grandes fortunes en Chine devraient augmenter considérablement les actifs qu'elles détiennent à l'étranger.

Selon des prévisions portant sur les dix prochaines années, les Chinois fortunés vont investir à l'étranger environ 30% de leurs avoirs, pour un montant d'au moins 3 000 milliards de yuan (409 milliards d'euros), indique un rapport publié à la fin du mois dernier. « Affecter 30% de l'ensemble du portefeuille à des investissements à l'étranger constitue une bonne proportion de nature à réduire les risques liés à la gestion des actifs », peut-on lire dans le livre blanc « Gobal Realty Investment » de la société immobilière Global House Buyer, qui fournit à Beijing des services aux Chinois investissant hors des frontières.

« La Chine n'en étant qu'à ses débuts en matière de placements individuels à l'étranger, le volume de l'investissement devrait afficher un taux de croissance composé de 20,6% au cours des dix prochaines années ». Le rapport suit les activités des Chinois disposant d'une fortune personnelle d'au moins 10 millions de yuan. Fin 2013, 1,09 million de personnes étaient comprises dans ce groupe, selon le rapport 2014 sur la richesse de l'institut de recherche Hurun.

Plus de la moitié des Chinois fortunés ont placé moins de 5% de la totalité de leurs actifs à l'étranger, et seulement 8% en ont investi plus de la moitié hors des frontières, indique le rapport.

La cible de leurs placements se déplace vers les rendements durables et sûrs à long terme, selon le livre blanc qui analyse les marchés immobiliers en Australie, en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis, les quatre pays prioritaires pour la plupart des investisseurs chinois.

Ces derniers, du fait de la dépréciation du renminbi et du ralentissement de l'économie chinoise qui attise la crainte liée aux risques de l'investissement, tendent à diversifier leur portefeuille et à manifester un plus grand intérêt pour les placements à l'étranger, explique le livre blanc. Après les marchés boursiers et immobiliers intérieurs, la diversification dans l'attribution des actifs s'est élargie aux actions, aux obligations, à l'immobilier et à d'autres formes d'investissement à l'étranger.

Au cours des deux dernières années, les investissements des Chinois fortunés dans l'immobilier hors des frontières a beaucoup augmenté, selon le livre blanc. Ils se sont élevés à 64,6 milliards de dollars (56,6 milliards d'euros) en 2014, soit 68% de plus qu'en 2014, dont 16,9 milliards de dollars dans l'immobilier commercial et 47,7 milliards dans le résidentiel. Le montant pour 2015 devrait atteindre 98 milliards de dollars, soit une augmentation de 52%.

Le nombre de Chinois ayant investi dans l'immobilier résidentiel en 2014 a augmenté de plus de 46% par rapport à 2013, les États-Unis représentant à eux seuls, avec 28,6 milliards de dollars – un record – 60% des placements, suivis du Canada avec 20% et de l'Australie avec 12%.

Londres est la ville européenne la plus courue par les acquéreurs chinois de propriétés, précise le livre blanc. La ville doit une partie de son attrait auprès des élites mondiales au fait que le prix des logements et les loyers mensuels ont augmenté respectivement de 11,2% et de 8% l'an dernier, alors que le taux de croissance moyen du prix des maisons en Grande-Bretagne était de 5,6% et que les loyers avaient augmenté en moyenne de 4,9%.

Toutefois, le livre blanc contient un appel à la prudence en ce qui concerne le rendement de l'investissement immobilier à Londres l'an prochain. Il cite à cet égard Nomura, un groupe de services financiers et une banque d'investissement mondiale faisant état d'une augmentation prévue des taux d'intérêt en Grande-Bretagne le mois prochain et soulignant l'incertitude économique et politique qui entoure l'avenir du pays dans l'Union européenne.

Pour Ma Guangyuan, un économiste de Beijing, la décision de la Réserve fédérale américaine de relever les taux d'intérêt en décembre dernier, la première hausse depuis près d'une décennie, a mis fin à l'ère de l'argent facile et bon marché. En conséquence, le rendement des actifs en dollars a augmenté et il s'est affaibli dans les autres devises.

M. Ma prédit que les taux de rendement de l'immobilier en Chine vont se contracter et la forte hausse du prix des logements dans les villes chinoises de première catégorie va se tasser. Il voit, au cours des trois prochaines années, une diversification des portefeuilles motivée par la recherche de paradis sécurisants en matière de placements. « Au cours des dix prochaines années, il sera plus important de garantir les actifs que de les augmenter », affirme-t-il.

Pour les investisseurs chinois, il convient d'investir à l'étranger prudemment, estime M. Ma. Et de mettre en garde : « la réussite des placements immobiliers intérieurs n'assure pas le même succès hors du pays. Les investisseurs ont intérêt à étudier leur dossier ».

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