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La foultitude des coureurs de fond

Par Yang Feiyue(China Daily) 29-01-2016

En Chine, courir un marathon est devenu… monnaie courante.

La foultitude des coureurs de fond

Un nombre croissant de coureurs chinois se déplacent pour participer aux marathons organisés en Chine et à l’étranger. [Photos provided to China Daily]

En franchissant dernièrement la ligne d’arrivée d’un ultra-marathon, qui se courait en partie dans le désert de Gobi, Wu Jixia a fini de justesse dans les temps. Vingt secondes de plus et elle serait passée à côté de l’enregistrement officiel de sa performance dans une course de 50 kilomètres, et les durs efforts qu’elle a déployés pendant plus de huit heures ne lui auraient valu qu’un sentiment d’autosatisfaction et une page dans son journal personnel.

« C’est la course la plus dure que j’aie jamais courue et je suis fière de moi pour avoir été jusqu’au bout », dit Jixia, une employée de bureau quadragénaire, originaire d’Urumqi dans la région autonome du Xinjiang Uygur. Après la course qui avait lieu au début du mois de novembre à Jiuquan, dans la province du Gansu, elle a pris le train pour rentrer à Urumqi, distant de 1 200 kilomètres, pour être au travail le lendemain.

Jixia fait partie des milliers et des milliers d’inconditionnels qui, dans toute la Chine, ont fait de la course de fond un loisir pour tous alors qu’elle n’était jusqu’alors considérée que comme une activité marginale.

C’est ainsi que pour le marathon de Beijing ces deux dernières années, les candidats se sont jetés sur les 30 000 inscriptions offertes. Même l’épaisse pollution de l’air ne suffit pas à dissuader des coureurs aussi enthousiastes, qui se contentent de bons masques protecteurs pour affronter l’énorme épreuve physique qui les attend.

Nombreux sont ceux qui feront leur sac et prendront la direction d’une autre ville le week-end suivant pour participer à un autre marathon, à l’instar de Jixia. L’attrait pour elle réside principalement dans la perspective d’échapper à la pression du travail et de retrouver ses camarades de course : « vous vous débarrassez de tous vos soucis en courant ».

Avec le recul, Jixia se dit surprise du chemin qu’elle a parcouru. Elle a commencé à s’entraîner en août après avoir vu nombre de ses amis échanger leurs carnets de course en ligne : « leur enthousiasme était si motivant que j’ai voulu être dans le coup ».

Elle a pris part à huit courses de fond l’an dernier, dont des marathons traditionnels complets de 42 kilomètres à Wuxi dans le Jiangsu et à Lanzhou dans le Gansu. Elle s’est fixé pour objectif de finir 100 marathons avant ses 60 ans.

Il y a cinq ans, peu de Chinois auraient imaginé courir un marathon, une activité que l’on estimait réservée à des athlètes professionnels. Wang Dawei, vice-président de l’Association chinoise d’athlétisme, indique qu’il a fallu cinq mois, en 2010, pour boucler les inscriptions au marathon de Beijing. En 2014, l’association a autorisé 39 marathons urbains réunissant un total de 750 000 participants, et le nombre de ces manifestations a atteint 55 en 2015. M. Wang précise que « le nombre de coureurs et de ceux qui finissent l’épreuve a également beaucoup progressé ».

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