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Les zones de libre-échange à la pointe du développement

Par Zhong Nan(China Daily) 29-11-2019

Les zones de libre-échange à la pointe du développement

Le port à conteneurs de la zone de libre-échange de Nansha à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong. [Provided to China Daily]

La Chine mise sur l’accueil de multinationales qui investissent dans la création d’usines haut de gamme plutôt que dans la construction d’établissements industriels classiques.

Quand Tao Lin, vice-présidente de la firme californienne Tesla Inc. et ses collègues se sont rendus sur un site situé dans le secteur de Lingang à Shanghai, où l’entreprise projetait de construire sa première usine en dehors des États-Unis il y a un an, ils ne s’attendaient pas à ce que l’installation soit intégrée à la zone pilote de libre échange de Chine (Shanghai).

« C’était une terre agricole où l’on faisait pousser des pastèques à l’époque », se souvient Mme Tao en ajoutant que les ouvriers de Tesla installent actuellement des climatiseurs dans l’usine qui sera achevée d’ici à la fin de l’année.

La Chine ayant annoncé que la zone de fonction économique spéciale de Lingang ferait partie de la zone de libre-échange (ZLE) de Shanghai et ajouté six ZLE toutes nouvelles à la liste en août, elle considère que l’environnement économique ouvert du pays incitera les entreprises de haute technologie à accroître le volume de ressources affecté à la recherche et à la production pour en fin de compte augmenter les avantages offerts aux consommateurs par le nouveau cycle de la politique de réforme et d’ouverture.

Tesla a posé la première pierre de sa nouvelle usine de Shanghai le 7 janvier. Elle est devenue la première firme à bénéficier d’une nouvelle mesure permettant aux constructeurs automobiles étrangers d’établir en Chine des filiales en propriété exclusive. Elle représente aussi pour la ville le plus gros investissement dans le secteur manufacturier, chiffré à 7,3 milliards de dollars (6,5 milliards d’euros).

Tesla n’est pas la seule. D’autres multinationales telles que Schneider Electric SA, le hollandais Signify NV, le groupe suisse ABB et l’américain General Electric Co ont tous investi dans les 18 zones de libre-échange que compte la Chine dans tout le pays, et réorienté leurs investissements pour les faire passer de la construction d’établissements classiques à l’implantation d’usines haut de gamme ainsi que d’installations axées sur l’innovation et les services dans ces zones.

Conçues comme un ballon d’essai pour les réformes économiques, les zones visent à abaisser le seuil imposé aux milieux d’affaires pour l’implantation d’entreprises, à ouvrir les marchés aux investissements étrangers et à réduire les restrictions sur les mouvements de capitaux. Elles offrent par ailleurs des avantages particuliers à certains secteurs comme le commerce électronique, les services juridiques et la logistique.

En tant qu’innovation institutionnelle majeure, les zones chinoises de libre-échange scrutent de nouveaux moyens d’approfondir la politique de réforme d’ouverture ainsi que d’engranger de l’expérience d’un type nouveau. Elles ont contribué à attirer des investissements étrangers, selon Chen Wenling, économiste en chef au centre chinois pour les échanges économiques internationaux à Pékin.

En plus de la dernière tranche de ZLE dans des provinces telles que le Shandong et le Jiangsu, les 12 zones créées lors des cycles précédents ont attiré des investissements étrangers de près de 70 milliards de yuan (8,93 milliards d’euros) entre janvier et juin de cette année, représentant 14% du total national, indique le ministère du Commerce.

La première zone de libre-échange chinoise a été créée à Shanghai en 2013. Le pays a alors ajouté quatre nouveaux lots, notamment dans les provinces côtières du Fujian et du Guangdong ainsi que dans les provinces intérieures du Shaanxi et du Sichuan.

Les zones de libre-échange à la pointe du développement

Des employés de la société chinoise de vente en ligne JD en plein travail d’empaquetage dans un entrepôt du secteur sous douane de la zone de libre-échange de Tianjin. [Xinhua]

L’un des plus gros résultats obtenus par les zones réside dans le rôle qu’elles jouent pour faciliter les investissements étrangers par le biais d’une liste négative qui énonce les secteurs fermés ou restreints à ces investissements, souligne Tang Wenhong, directeur général du département de l’administration des investissements étrangers au ministère du Commerce.

Par rapport à la liste positive qui ne détaille que les services et les secteurs couverts par les règles d’accès au marché, la liste négative énumère tous les secteurs où les normes nationales ne s’appliquent pas aux investisseurs étrangers, gage d’une plus grande liberté d’entreprise.

Désireuse d’attirer plus de capitaux, de technologies et de talents présents sur les différents marchés mondiaux, la Chine a publié le 30 juin deux listes négatives révisées concernant les investissements étrangers qui sont entrées en vigueur le 30 juillet, ce qui a permis aux sociétés étrangères de bénéficier de mesures préférentielles dans un plus grand nombre d’activités et de secteurs. La liste négative a été réduite pour passer, à l’échelle nationale, de 48 à 40 articles et, dans les zones de libre-échange, de 45 à 37.

« Le modèle de zone de libre-échange est devenu une nouvelle locomotive face au ralentissement de l’économie et à la montée du protectionnisme. Il va diversifier les capacités de développement de la Chine », affirme Feng Yaoxiang, directeur de la division de promotion de l’investissement au conseil chinois pour la promotion du commerce international.

Rachel Duan, présidente et directrice générale de GE [General Electric, NDLR] Global Growth Markets, dit sa satisfaction de voir que le gouvernement chinois prend en compte depuis quelques années les besoins de développement des différentes entités du marché en Chine. « En approfondissant constamment la politique de réforme dans les zones de libre-échange, en établissant et en améliorant la liste négative, en réformant et en rationalisant la réglementation relative aux investissements étrangers et en adoptant un niveau de sensibilisation nécessaire à la prestation de services, le gouvernement appuie fortement les entreprises étrangères dans leurs projets de développement en Chine ».

Le point de vue est partagé par Marcel Smits, chef de la stratégie d’entreprise au sein de la firme agro-alimentaire américaine Cargill Inc., qui estime que le climat des affaires en Chine continue de s’améliorer et que la politique gouvernementale envoie des signaux positifs. La loi chinoise sur les investissements étrangers, qui a été adoptée au début de l’année pendant les sessions annuelles de l’organe législatif suprême, renforcera la protection des activités commerciales étrangères dans le pays, selon lui. Au cours du premier semestre de cette année, Cargill a investi 200 millions de dollars dans la construction de nouvelles usines et de nouvelles unités de recherche dans différentes zones franches d’un bout à l’autre de la Chine.

Avec la création de six nouvelles ZLE, la Chine mise sur un élargissement des réformes tout en permettant aux régions d’exploiter leurs avantages géographiques et industriels spécifiques en vue de nouvelles expérimentations, commente Mao Yanhua, directeur adjoint de l’institut de recherche sur le libre-échange à l’université Sun Yat-sen de Guangzhou.

Pour Zhao Jinping, ancien directeur général du département de la recherche en relations économiques étrangères au sein du centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d’État, la prochaine étape consistera pour la Chine à poursuivre l’intensification des tests de résistance parmi les ZLE afin de s’assurer qu’elles sont conformes aux normes internationales concernant la libéralisation du commerce et des investissements à un niveau élevé.

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