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La moisson du riz chinois tolérant la salinité à Dubaï

Par Wang Xiaoyu et Liu Kun(China Daily) 06-08-2019

La moisson du riz chinois tolérant la salinité à Dubaï

Des agriculteurs récoltent du riz dans le cadre d'un test du riz tolérant à l'eau salée à Dubaï.
[Photo fournie à China Daily]

Des scientifiques chinois de l'agriculture qui ont établi un record de production du riz dans une zone désertique de Dubaï intensifient le test de leurs plantations pour explorer des espèces encore plus productives convenant aux palais locaux.

Le rendement annuel moyen, 9,4 tonnes métriques par hectare, a plus que doublé par rapport à la récolte à l'issue des efforts de la riziculture à Dubaï réalisée par les équipes indiennes et pakistanaises, selon Cheng Yunfeng, directeur de Wuhan Haidao International – société chinoise basée dans la province du Hubei qui suit le programme de la plantation du riz d'eau salée à l'essai.

M. Cheng a déclaré que la production était similaire aux variétés de riz à haut rendement destinées aux terres arables conventionnelles.

Le programme, qui s'est déroulé de novembre à juin dernier, a réussi à tranformer 3,6 hectares de zone désertique aride à proximité de la banlieue de la ville de Dubaï en rizières vertes.

Cette espèce de riz d'un rendement aussi abondant est connu comme le riz tolérant à l'eau salée et c'est une variété dévéloppée en Chine qui peut pousser dans des zones à forte teneur en sel et qui supporte la submersion.

La souche originale, une racine sauvage, a été découverte sur la côte littorale de la province du Guangdong dans les années 1980. Elle s'est développée pour former une famille de souches tolérantes à l'eau salée. Des plantations expérimentales à travers la Chine ont permis de maximiser les caractéristiques souhaitables avant l'expansion du programme à l'étranger.

« Le succès de notre première expérimentation à Dubaï est une étape essentielle dans la promotion du riz tolérant l'eau salée à travers la Région du Moyen-Orient et même à travers le monde », affirme M. Cheng.

Un plan de coopération portant sur un délai de dix ans a été signé à la mi-juillet afin de développer davantage les plantations expérimentales et encourager l'adoption commerciale à travers les Émirats arabes unis, ajoute-t-il.

L'essai de cultiver le riz dans les parcelles rocailleuses du désert est une chose entreprenante en elle-même. A Dubaï, la pénurie d'eau douce a encore compliqué le défi et a contrecarré des tentatives pendant les décennies afin d'y cultiver ces céréales à grande échelle.

« Les eaux souterraines pour l'irrigation à Dubaï contiennent une teneur moyenne en sel de 1,6%, prèsque l'équivalent de l'eau dans la mer de Chine méridionale », selon M. Cheng. « Cette densité tuerait les semis tendres, ça c'est sûr ».

Pour résoudre ce problème, nous avons d'abord utilisé l'approche traditionnelle de dilution de la teneur en sel à 0,6%. De plus, nous avons adopté une méthode de germination directe des graines dans un milieu se, ce qui permet de réduire la demande en eau d'irrigation.

« C'est pas nécessaire d'appliquer la méthode de germination sèche dans notre centre de plantation à Wuhan, puisque la ville dispose de suffisamment d'eau douce. Cependant, dans les pays étrangers, il est essentiel d'améliorer les techniques afin de s'adapter aux conditions locales ».

L'initiative audacieuse de changer les méthodes de germination a impliqué un travail manuel intense pour accomplir la plantation rapidement.

« Nous avons transporté deux semoirs à riz à partir de la Chine pour accélérer le processus », raconte M. Cheng.

Mais Dubaï présente aussi des avantages tels que la chaleur et le soleil qui favorisent la croissance du riz.

« Au cours de l'année précédente, nous avons collecté un certain nombre de données et d'informations qui nous permettent de déterminer les saisons de semailles optimales à l'avenir et évaluer l'impact de différentes pratiques agricoles, y compris l'irrigation et l'usage d'engrais et de pesticides, sur le rendement éventuel », dit-il.

Concernant les plantations expérimentales à l'avenir, la société vise à isoler les espèces du riz productives tout en renforçant leur résilience et en ajustant la texture pour s'adapter au goût des résidents locaux, qui préfèrent le riz moelleux que le riz collant.

« L'usage efficace des sources hydriques peu abondantes est également une de nos priorités », ajoute-t-il.

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