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Priorité à la négociation en mer de Chine méridionale

Par An Baijie et Cui Shoufeng à Singapour(China Daily) 22-07-2016

Priorité à la négociation en mer de Chine méridionale

Près de 1 000 chinois ont manifesté à Londres le 16 juillet contre la décision rendue par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. [Li Wensha/China Daily] 

Les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) vont vraisemblablement opter pour les pourparlers, estiment des spécialistes.

Il est peu plausible que la plupart des pays de l'Asie du Sud-Est suivent l'exemple de Manille et lancent unilatéralement une procédure d'arbitrage à l'encontre de la Chine, selon les experts qui ont participé à un séminaire sur la question de la mer de Chine méridionale, cette semaine à Singapour.

Zhao Qizheng, ancien ministre du Bureau de l'information du Conseil d'État chinois, a estimé dans son discours d'ouverture que la solution la plus réaliste pour les membres de l'ASEAN serait de s'attacher à travailler avec la Chine. « Les différends en mer de Chine méridionale sont seulement un problème entre la Chine et certains États membres, pas tous », a-t-il déclaré.

Oh Ei Sun, maître de recherche à l'Institut de défense et des études stratégiques de l'Université de technologie de Nanyang à Singapour, a jugé que la plupart des pays de l'ASEAN vont vraisemblablement continuer d'appeler à un règlement pacifique des litiges et au respect du droit international. « Il y a peu de chances que le Vietnam entame une procédure semblable, car il a toujours eu une façon particulière de résoudre les divergences avec la Chine, parfois par des filières de partie à partie », a-t-il dit.

Il a indiqué que la Chine et de nombreux membres de l'ASEAN travaillaient ensemble sur des projets d'infrastructures et il a préconisé un accroissement des échanges en plus des accords économiques. « Ce que nous ne voudrions pas voir, c'est une escalade de la course aux armements dans cette partie du monde. Si nous parvenions au moins à mettre de côté provisoirement les désaccords, la relation entre de nombreux pays de l'ASEAN et la Chine serait plus cordiale. Nous faisons beaucoup d'affaires ensemble ».

Katherine Hui-Yi Tseng, attachée de recherche à l'Institut d'Asie de l'Est à l'Université de Singapour, a indiqué que d'autres membres de l'ASEAN avaient adopté une attitude attentiste sur les différends entre la Chine et les Philippines. « Ils ne vont certainement pas prendre des mesures de sitôt parce que cette décision (un jugement du tribunal de la Hague le 12 juillet concernant le statut de certaines caractéristiques terrestres) ne sert pas leurs revendications, en réalité », a-t-elle dit avant le séminaire. « À court terme, ces pays de l'ASEAN ne vont pas engager un procès contre la Chine. L'annonce d'une telle mesure relève plus d'une tactique consistant à prendre la température de l'eau dans l'espoir d'arracher plus de concessions à la Chine ».

Pour Wang Yuzhu, un spécialiste des études Chine-ASEAN à l'Académie chinoise des sciences sociales, les pays de l'Asie du Sud-Est peuvent bénéficier des nombreux projets proposés par la Chine, notamment l'Initiative de la Ceinture économique et de la Route de la soie maritime ou la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures. « Aujourd'hui, on a avantage à travailler avec la Chine », a-t-il dit. « Je pense que les hommes politiques le savent. Ils exacerbent la question de la mer de Chine méridionale simplement parce qu'ils font d'autres calculs politiques. Ils oublient l'intérêt des gens ordinaires ».

Au cours du séminaire, un chercheur chinois a réfuté l'affirmation selon laquelle la Chine cherche à diviser l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est en se tournant vers des pays comme le Cambodge et le Laos pour l'appuyer dans ses différends maritimes avec les Philippines.

Fan Jishe, maître de recherche à l'Institut des études américaines de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que les États-Unis s'appliquaient à faire en sorte que la plupart des pays de l'ASEAN soient en conflit avec la Chine, ce qui a des relents de la Guerre froide selon lui. « Cela va déchirer l'intégrité régionale élaborée au fil des dernières décennies et les pays de l'Asie du Sud-Est vont peut-être devoir choisir leur camp. Ce n'est pas dans l'intérêt des pays de l'ASEAN ».

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